Colloque Santé Mentale France
« Libre adhésion, attendre la demande ou aller-vers? Question d’éthique ».
Le 8 janvier 2019, au Rocher Palmer de Cenon.
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Argumentaire et présentation
Les pratiques de soins et d’accompagnement des personnes en santé mentale ou en souffrance psychique dans les champs social, médico-social et sanitaire ont multiplié les services d’accompagnement et de soins (les SAMSAH, SAVS, les PASS, les EMPP etc.).
L’association Santé Mentale France Nouvelle Aquitaine (SMFNA) vous convie à une journée de réflexion sur les questions éthiques qui se posent dans ces types d’interventions.
Si beaucoup d’intervenants ont, dans un passé lointain, “attendu la demande” au nom du respect de la liberté et de l’autonomie des personnes accompagnées, ce positionnement questionne à présent.
Il est particulièrement difficile d’accompagner sur ce mode des patients psychotiques délirants ou dissociés. Il en va de même pour les personnes les plus précaires, en rupture de liens ou en situation d’auto- exclusion, si nous parlons comme Jean FURTOS.
D’autres accompagnants, d’autres soignants, ont pensé échapper au dilemme bienfaisance/autonomie (agir ou attendre) en prônant le principe “de la libre adhésion” tout en se disant : « l’éthique, c’est de ne pas passer à l’acte » !
Mais, comme l’écrivait en 2000 Philippe DUCALET et Michel LAFORCADE : “La question de la prise en charge des personnes en situation de handicap offre un bel exemple de la nécessité de la mise à distance, parfois, du principe de “ libre adhésion”. Elles ne disposent pas du capital psychologique, culturel, et relationnel qui leurs permettraient d’atteindre une conscience claire de leurs besoins. L’égalité des droits est certes respectée puisque tout professionnel se doit à lui, mais l’égalité des chances n’existe plus.”
C’est alors qu’on a commencé à parler de “l’aller-vers” comme une alternative.
L’impossibilité d’attendre l’implication de l’usager, nous pousse à agir. Mais n’est-ce pas là le retour du “paternalisme” ancien. Alors, que penser ? Que faire ?
Dans l’accompagnement, plusieurs principes moraux sont susceptibles d’être convoqués dans des situations identiques sans qu’aucun n’apparaisse de façon évidente comme inapproprié. Ainsi, ce qui peut s’interpréter comme le respect de la liberté individuelle, apparaîtra à d’autres comme un défaut de sollicitude, un abandon, voire de la non-assistance à personne en danger.
- Bientraitance / non malfaisance
- Respect / autonomie – liberté
- Liberté / survie
- Aller-vers / rétablissement/redonner le pouvoir d’agir
C’est pour échanger avec vous sur ces quelques oxymores et les tensions à l’intérieur d’un système de valeurs professionnelles, que nous vous convions et que nous puissions partager vos réflexions et vos actions.